III- Sur un air de Discovery...
Par chance mon lit se situait à coté d’une grande fenêtre. Je me redresse et observe ce qu’il y a dehors. J’ai vue sur le parc de l’hôpital. Il fait beau, mais les restes de l’hiver laissent une petite brise fraîche que je devine aux froissements des feuilles et aux réactions des aventureux qui espèrent voire arriver le printemps.
Dehors, des infirmières promènent des personnes âgées ou des patients en manque d’oxygène. Certains sont seuls, d’autres sont accompagnés d’un proche. C’est un jolie parc, cela contraste avec l’aspect morbide du lieu. Quelques animaux sans craintes s’y baladent pour la plus grande joie de tous. D’ici j’entend le chant des oiseaux annonçant un printemps proche mais langoureux. Je suis interpellée par du bruit. Mais celui-ci ne provient pas de dehors. Il vient de ma chambre, se sont des voix masculines apparemment, elles parlent une langue familière... de l’allemand il me semble. Quoiii ?? De l’allemand ? Je me retourne vivement...
Je suis agréablement surprise de voire autour du lit du « discret ronfleur » 3 hommes discutant avec l’accidenté. Je comprends ce qu’ils disent dans les grandes lignes. Je suis intriguée, je ne savais pas qu’il existait encore des gens pour employer cette langue. Ils rigolent... Quel délice d’entendre quelque chose de nouveau, enfin de redécouvrir cette langue si familière.
***
L’infirmière arrive alors avec mon petit dèj’. Elle m’annonce que mon « amie sauveteuse » à appelée, elle arrive. Je vais pouvoir sortir ! Je la remercie et entame mes croissants avec appétit. Cependant, il y en a trop, je ne sais pas si elle m’a prise pour une morfale ou quoi mais bon...
Et c’est avec tout le courage, peu mais néanmoins du courage, qu’il me reste que j’interpelle en allemand les germanistes à l’opposé de la chambre. La chambre n’étant pas immense ma fluette voix leur parvient. Surpris, au moins autant que moi ils se retournent comme un seul homme, interrompant leur conversation, sauf le pauvre à la jambe cassé qui évidement ne nécessite aucune rotation de lui-même pour me voire. Je manque d’exploser de rire face à leurs visages perplexes. Vous voyez le style bouche entrouvertes, yeux étonnés... un faciès proche du poisson rouge et de la biche effarouchée mélangés. Bon stoppons là les descriptions animales et revenons à l’action. Donc, de leurs airs interrogateurs ils me fixent, sur le moment j’ai hésité à me cacher sous les draps mais je me suis dit que ça n’en valait peut être pas la peine. Enfin un brun mis fin à ce blanc gênant en m’adressant la parole, en anglais, peut être avait il cru avoir rêvé...
Pix de Moi made in China. Un parc à Pékin.